Sainte-Luce, la populaire
Le soleil brille toujours à Sainte-Luce. Les goélands qui survolent le littoral nous font oublier tous nos soucis. Sainte-Luce est un vrai paradis en toute saison, il faut le préciser. Quels souvenirs ensoleillés avez-vous gardés de votre dernier passage?
Son histoire
En 1790, un siècle après la fondation de la seigneurie Lepage-Thibierge, seulement quatre habitants peuplaient Sainte-Luce. Il a fallu un peu de temps, et le développement du chemin de fer, pour qu’elle devienne ce qu’elle est aujourd’hui. Avec Sainte-Angèle-de-Mérici et Sainte-Flavie, Sainte-Luce est l’une des trois municipalités de La Mitis nommées d’après les seigneuresses Drapeau, qui ont hérité de la seigneurie Lepage-Thibierge à la mort de leur père. Luce Gertrude Drapeau était connue pour son intelligence et son sens pratique aiguisé.
Sainte-Luce est devenue une paroisse en 1829 et une municipalité en 1835. Dans ces années, le territoire de Sainte-Luce a continué d’être morcelé pour former Saint-Anaclet, Saint-Donat, Sainte-Angèle-de-Mérici.
L’arrivée du chemin de fer Intercolonial a apporté un vent de changement à Sainte-Luce. Le village qui s’était construit autour de la gare Sainte-Luce-Station s’est détaché de Sainte-Luce en 1918 pour former une municipalité à part entière : Luceville.
Pour mieux connaître Sainte-Luce, nous vous suggérons de lire le récit historique romancé Sainte-Luce-Station, écrit par le Luçois Claude Morin. En voici un extrait :
«À quelques pas de la forge Lechasseur, à l’intersection des rues Saint-Pierre et Saint-Alphonse, se trouvait la boutique de fer ornemental de la famille Boulanger. Laurentin et Raynald avaient pris la relève de leur père Antoine, mort en 1950. En s’approchant de l’atelier de soudure, Denis et Jean-Raymond entendirent les voix des frères Boulanger qui avaient l’habitude de chanter tout en travaillant. Au rythme de Quand les hommes vivront d’amour, de Raymond Lévesque, les flammèches des machines à souder crépitaient sur le sol de la fabrique de balustrades de balcon, de rambardes d’escalier et de clôtures en fer forgé. Denis invita Jean-Raymond à ne pas regarder les feux de soudure pour éviter d’être ébloui et de ne plus voir que des points noirs pour le reste de la journée. Les frères Boulanger avaient la réputation de travailler à leur rythme, avec gaieté et bonne humeur, en mettant de côté leurs soucis de tous les jours. Le chant exprimé en duo leur permettait d’atteindre cet objectif :
Quand les hommes vivront d’amour
Il n’y aura plus de misère
Et commenceront les beaux fours
Mais nous, nous serons morts mon frère…»
Morin, C. (2017). Sainte-Luce-Station. Éditions Carte Blanche, Montréal. p.179-180.
© MRC de La Mitis
La fusion
Sainte-Luce et Luceville ont fusionné en 2001. Les deux municipalités étaient deux villages autonomes, mais étroitement liés. Même avant la fusion, de nombreuses ententes municipales existaient afin de partager les services, dont celui des loisirs. Les gens de Luceville avaient leur chalet à Sainte-Luce. Ils y allaient pour profiter des magnifiques paysages, pour faire du tourisme.
Les gens de Sainte-Luce se rendaient à Luceville pour obtenir des services. Le village de Luceville comptait des garages, des épiceries, des forges, une banque, un cabinet de médecin et des salons de coiffure. La scierie Lulumco (abréviation pour Luceville Lumber Company) était l’employeur principal, et en face, se tenait une boulangerie. Fait cocasse, les familles qui possédaient ces deux entreprises de part et d’autre de la rue Saint-Alphonse étaient des Saint-Laurent, mais de deux souches différentes.
Les deux secteurs ont gardé leur bibliothèque, et chacun d’eux a une école. L’école Bois-et-Marées de Luceville accueille les jeunes d’âge préscolaire et primaire, tandis que l’école de Sainte-Luce donne des cours aux élèves de secondaire 1 et 2 des municipalités de Sainte-Luce et de Saint-Donat. Les élèves de l’école secondaire ont vue sur la mer!
Sainte-Luce a déjà commencé à se préparer pour célébrer le 200e anniversaire qui aura lieu en 2029! Ce sera quelque chose à vivre! La volonté du conseil municipal est de représenter et de traiter chacun des secteurs équitablement.
© MRC de La Mitis
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Les églises
Nous ne pouvons pas parler de Sainte-Luce sans parler de ses lieux de culte. L’église Notre-Dame-de-la-Paix de Luceville est devenue un centre communautaire. La municipalité y tient des activités d’Halloween, et toute la population est invitée au marché de Noël d’artisanat haut de gamme qui y est organisé à la mi-novembre. Au sous-sol, on y trouve la maison des jeunes, décorée avec goût et régulièrement animée.
De son côté, l’église de Sainte-Luce-sur-Mer est classée patrimoniale. Ses plans et sa décoration intérieure ont été réalisés par Thomas Baillargé, le plus célèbre architecte québécois de l’époque. Sa construction a débuté en 1838. Elle peut compter sur quelques singularités qui la rendent unique et aussi sur le fait qu’elle n’a jamais brûlé — elle est restée intacte depuis sa construction.
La majorité des vitraux de l’église représentent des scènes bibliques. Cependant, deux vitraux illustrent des moments historiques. Jacques Cartier plantant sa croix et Marie de l’Incarnation enseignant aux élèves sont des événements de l’histoire québécoise représentés. On trouve des églantiers sauvages en fleurs dans tous les vitraux. Ces buissons colorés poussent partout le long du fleuve Saint-Laurent. Il faut croire que leur beauté a frappé l’imaginaire du vitrailliste! Il faut aussi mentionner la rosace, inspirée de celle de la cathédrale de Notre-Dame-de-Paris.
Dans la dernière semaine du mois d’août, la lumière est divine dans l’église. Le soleil entre par les fenêtres à l’est le matin et à l’ouest le soir. C’en est à couper le souffle.
L’environnement dans lequel se situe l’église de Sainte-Luce est lui-même exceptionnel. Le vieux cimetière donne directement sur la mer et les tombes blanches contrastent avec les couleurs vives du ciel, du fleuve et de l’herbe.
© MRC de La Mitis
L’Empress of Ireland
Le cimetière de Sainte-Luce-sur-Mer est reconnu comme l’un des plus beaux du Québec. On y trouve une croix celtique en bois, rendant hommage aux 1 012 victimes du naufrage de l’Empress of Ireland. Ce paquebot assurait la liaison entre Québec et Liverpool, mais a coulé le 29 mai 1914. L’Empress est entré en collision avec le Storstad et a disparu sous l’eau en à peine 14 minutes. Ce naufrage est la plus grande tragédie maritime canadienne. S’il y a eu moins de morts que lors du naufrage du Titanic, la proportion de survivants est moindre. La croix celtique du cimetière, près du quai, pointe vers l’épave.
Le Site historique maritime de Pointe-au-Père a une exposition complète sur l’Empress of Ireland qu’il est possible de visiter entre la fin février et la mi-octobre.
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Un site de villégiature
Sainte-Luce a l’une des plus belles plages de sable de la région. Avec ses 2,5 kilomètres de long, pas étonnant qu’elle soit si populaire! La promenade de l’Anse-aux-Coques avec ses sculptures grandioses, ses boutiques de mode et ses restaurants chics a fait la réputation de Sainte-Luce-sur-Mer comme centre de villégiature. À tout cela s’ajoutent aussi les marchés publics du dimanche, l’occasion parfaite pour soutenir les artisans et producteurs locaux!
Sainte-Luce organise chaque année un symposium de sculpture sur bois, au mois d’août. Durant les Sculpturales, l’Anse-aux-Coques est animée en musique et même en feux d’artifice. Entre 5 000 et 8 000 visiteurs font un tour à Sainte-Luce pendant cet événement. Ils en profitent pour parler avec les artistes et voir l’avancement des œuvres de deux mètres de haut tout au long de la semaine. En 2024, il s’agira de la 20e présentation de l’événement. On peut dire que c’est un succès!
© MRC de La Mitis
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