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Sainte-Jeanne-d’Arc, la généreuse

Il faut savoir où sortir de la route 132 pour découvrir la municipalité de Sainte-Jeanne-d’Arc. C’est hors des chemins battus que le territoire nous offre ses trésors. Lacs, rivières, forêts denses et paysages étonnants, c’est ce que vous trouverez à Sainte-Jeanne-d’Arc.

Création de la paroisse

La forêt qui règne sur le territoire qu’occupe aujourd’hui la municipalité de Sainte-Jeanne-d’Arc était exploitée par les bûcherons. Le Chemin du Portage, qui traverse Price, Sainte-Angèle-de-Mérici et Sainte-Jeanne-d’Arc jusqu’à la Seigneurie du lac Métis a été créé pour faciliter le transport des billots jusqu’à la scierie de Price. C’est d’ailleurs par cette route que sont arrivés les premiers colons. Le territoire, de plus en plus occupé, se scindait alors en deux : Sainte-Angèle-de-Mérici à l’ouest, et Saint-Moïse à l’est.
C’est en 1920 que la paroisse de Sainte-Jeanne-d’Arc fut créée. En 1921, l’église du village fut construite le cimetière fut érigé. La nouvelle paroisse reçut en don une cloche du curé de Saint-Mathieu et une statue de Jeanne d’Arc, surnommée la Pucelle d’Orléans du curé de Sainte-Cécile-du-Bic.
Connaissez-vous Jeanne d’Arc? Cette figure mythique est l’un des personnages féminins les plus marquants de l’Histoire. À 13 ans, cette jeune bergère lorraine entendit des voix lui donnant une mission : libérer le royaume de France des Anglais. Le royaume était alors ravagé par les batailles de la guerre de Cent Ans. Elle mena ses hommes au combat avec tant de courage et de foi qu’au bout de dix jours, les Anglais levèrent le siège sur Rouen et quittèrent la vallée de la Loire.
Jeanne d’Arc fut ensuite capturée. Elle subit un procès pour hérésie et mourut brûlée vive sur le bûcher à 19 ans. Cette héroïne française est devenue sainte en 1920, après 51 ans de délibérations (le processus de canonisation a débuté en 1869) et plus de 500 ans après sa mort.

©Municipalité Sainte-Jeanne-d’Arc

Les premiers colons

En 1917, soit trois ans avant la création de la paroisse, les premiers colons avaient déjà défriché 300 acres. Dans ce milieu rural et isolé, il fallait alors se débrouiller et l’entraide était nécessaire. Napoléon Turcotte fut un des généreux Jeannois-Mitissiens. Il prêta son cheval et sa charrue à chemin afin d’aider des cultivateurs à labourer leur terre. Il donna également de son temps.
Grâce à un autre acte généreux, celui de Philadelphe Nadeau, la paroisse vit naître sa première école. Monsieur Nadeau la bâtit à ses frais (1 500 $ à l’époque), car il souhaitait offrir une éducation à son fils.
Cécile Ouellet, qui fut gouvernante du presbytère, décrivait les Jeannois-Mitissiens ainsi : « Ce sont des gens simples, accueillants, généreux et aimables. » Les amitiés qu’elle a créées ont duré plus de 30 ans.
Lors d’un hiver particulier, le devant de l’église avait gelé sous la pluie. Les villageois en avaient alors fait une patinoire et de la musique sortait de la cuisine du presbytère, par la fenêtre. On savait s’amuser! Les villageois jouaient aussi aux cartes et faisaient du ski et du traîneau. Parfois, ils patinaient même au clair de lune sur le lac Inconnu, éclairés à la lumière de leurs lampes de poche. Sainte-Jeanne-d’Arc organisait l’un des plus gros carnavals d’hiver de la région.

©Municipalité Sainte-Jeanne-d’Arc

Les plans d’eau

La nature foisonne à Sainte-Jeanne-d’Arc. C’est le long du chemin du Portage que la rivière Mistigougèche se jette dans la rivière Mitis. Les pêcheurs connaissent les secrets de nos cours d’eau remplis de saumon et font leurs demandes de permis à la ZEC de la rivière Mitis. Regardez cet épisode de l’émission Faunik pour en apprendre plus sur la pêche au saumon sur la rivière Mitis.

©Municipalité Sainte-Jeanne-d’Arc

©MRC de La Mitis

Plus haut sur la rivière Mitis, on  trouve une construction en bois au niveau d’une des fosses à saumon. Cette cabane est le vestige du barrage qui servait à la prise d’eau de Mont-Joli. Bâti en 1929 selon les plans d’un ingénieur de Chicoutimi, le barrage garantissait à la ville-centre un apport de 630 000 gallons d’eau par jour. Un tuyau acheminait l’eau sur 18 miles jusqu’à Mont-Joli. Et la cabane est encore debout après toutes ces années!

©MRC de La Mitis

Aujourd’hui

Yan Lévesque, l’un des fondateurs de la Distillerie Mitis, parle de sa jeunesse à Sainte-Jeanne-d’Arc avec nostalgie. Le logo de l’école primaire, c’est lui qui l’a fait. Il a gagné le concours alors qu’il était en sixième année, mais l’école a dû fermer ses portes puisque le nombre d’élèves était insuffisant.
Les jeunes se retrouvaient à la plage municipale du lac Inconnu pour profiter des belles journées d’été. Il y avait une cantine, un terrain de jeux. Le terrain a depuis été vendu à un propriétaire privé, mais Yan Lévesque en garde des souvenirs mémorables : «C’était le joyau de La Mitis. Ça manque à plusieurs générations.»

Yan Lévesque ©Valérie Dubé

Malgré la privatisation de la plage du lac Inconnu et du lac Desjardins, les sentiers de VTT restent accessibles. Les Grottes de La Rédemption sont juste à côté et la montagne Saint-Pierre offre une foule d’opportunités pour qui aime jouer dehors! La municipalité a rénové sa patinoire et investi dans un terrain de jeu pour enfants.
Sainte-Jeanne-d’Arc a fêté ses 100 ans tout récemment. Beaucoup de Jeannois-Mitissiens de naissance sont revenus à la source pour l’occasion. Les familles comptaient 17 enfants à l’époque. S’il ne reste que trois cents habitants dans le village, ceux qui se sont installés ailleurs portent tout de même Sainte-Jeanne-d’Arc dans leur cœur.
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Auteur Christine Bédard

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