L’observation d’oiseaux dans La Mitis
Quand vous pensez aux oiseaux près de chez vous, sans doute que les moineaux, tourterelles, mésanges et goélands vous viennent en tête. Mais saviez-vous qu’ils font partie des 294 espèces d’oiseaux vues dans La Mitis au fil des ans ? Oui, oui, vous avez bien lu : 294 espèces!
Cinq faits surprenants sur les oiseaux qui nous entourent :
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Les plumes du geai bleu n’ont aucun pigment bleu! C’est la diffraction de la lumière qui crée la couleur (comme sur les glaciers).
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Les mésanges ont un bon sens de l’odorat et s’en servent pour s’orienter vers les mangeoires.
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Un pigeon peut mémoriser plus de 1 800 images!
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Plus on voit d’oiseaux en liberté, plus l’anxiété diminue!
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Les canards sont de bons jardiniers : ils transportent des graines d’un endroit à l’autre dans leurs déjections et modifient ainsi leur habitat.
Prendre le temps d’observer les oiseaux
L’observation d’oiseaux est un moyen de se connecter à la nature. C’est facile : il y a des oiseaux partout, il est donc possible de faire de l’ornithologie n’importe où! La Mitis a une belle diversité d’habitats, ce qui amène une diversité d’espèces. Et pour voir certains oiseaux, il faut se rendre où ils se trouvent : ça encourage l’exploration du territoire!
Ces moments passés à l’extérieur permettent de se vider la tête de ses soucis et de développer sa curiosité. Il y a toujours à apprendre, à observer, à s’émerveiller.
Comment observer les oiseaux?
Le matériel à utiliser
L’ornithologie est une activité très accessible : pour commencer, on n’a besoin que de ses yeux et de curiosité! À peu de frais, on peut aussi s’acheter des jumelles pour observer les oiseaux autour de la maison et les voir plus en détail. Si on aime ça, alors l’achat d’une lunette d’approche (télescope) sera pratique pour observer les milliers d’oiseaux qui volent au-dessus du fleuve, trop loin pour les identifier à l’œil nu. Dans tous les cas, se procurer un livre (ou l’emprunter à la bibliothèque) pour identifier les oiseaux est aussi une bonne idée.
Les technologies
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Le site Web québécois oiseauxparlacouleur.net permet de chercher les oiseaux selon leur couleur principale et secondaire.
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L’application Merlin ID, quant à elle, identifie les oiseaux à partir d’un enregistrement sonore ou d’une photo. Cette application utilise l’intelligence artificielle et se configure en français.
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La plateforme Ebird vous permet de noter vos observations. Vous garderez ainsi une trace des oiseaux que vous aurez vus et de l’endroit.
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L’organisme sans but lucratif QuébecOiseaux a une section jeunesse pour initier les jeunes à ce loisir.
Des trucs et astuces pour débutants
Dominique Berteaux, professeur et chercheur en écologie animale à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), suggère aux ornithologues débutants de se faire accompagner. L’expérience et le temps permettront ensuite de s’améliorer. «On peut avoir du plaisir dès la première minute jusqu’à la fin de sa vie, si on veut apprendre» dit-il. Apprendre, oui, mais aussi étudier! Guy Michaud, président du conseil d’administration du Club des ornithologues du Bas-Saint-Laurent (COBSL), reconnaît environ 150 oiseaux à l’oreille! C’est donc une activité qui favorise aussi le développement de la mémoire!
L’éthique
Pour faire de l’ornithologie dans les règles de l’art, voici quelques conseils à respecter :
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Éviter de déranger les oiseaux (limiter le bruit, éviter de les faire s’envoler, rester à une bonne distance des nids, garder son chien en laisse quand on se promène sur le littoral, etc.).
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Ne pas faire jouer d’enregistrement de chants d’oiseaux, surtout au moment de la nidification.
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Préserver les habitats (ne pas laisser de déchets, rester sur les sentiers, etc.).
Quels oiseaux peut-on voir dans La Mitis?
La corneille d’Amérique, la mésange à tête noire et le merle d’Amérique sont des espèces bien présentes dans La Mitis. Cependant, vous pourriez aperçevoir dans la région un moqueur roux, un coulicou à bec noir ou un grand pic. Ils sont là, mais il faut faire un effort pour les trouver. On les repère au son en premier. Aussi, une des trois seules chouettes épervières signalées cette année au Québec était dans La Mitis! Il faut par contre être au bon endroit au bon moment pour croiser son chemin. Un harfang des neiges a aussi élu domicile à Mont-Joli. Il est à l’honneur dans les photos qui sont publiées sur la page Facebook du COBSL. Enfin, Ebird liste les oiseaux qui ont été aperçus dernièrement dans La Mitis.
La paruline masquée est l’oiseau préféré de Dominique Berteaux. Il s’agit d’un tout petit oiseau très vocal, mais qu’on voit peu. «On peut la retrouver facilement si on reconnaît son chant. Ça ressemble à : wistiti, wisititi». Comme la paruline est souvent cachée, personne n’y porte vraiment attention. Toute jaune, avec un masque noir, c’est un bijou!
Les corbeaux sont discrets et réservés, mais on les entend. Ils sont élégants et s’amusent en faisant des tombeaux sur eux-mêmes en plein vol. Ils sont présents à l’année. Les partenaires sont fidèles. Il y a des corbeaux près de chez Guy Michaud. «Ils connaissent nos déplacements, on se sent observés» dit-il en souriant. Pour toutes ces raisons, le corbeau est son oiseau préféré.
Où observer les oiseaux dans La Mitis?
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Les deux îlots rocheux de Métis-sur-Mer sont un site de nidification du petit pingouin.
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Le Parc régional de la rivière Mitis, l’embouchure de la rivière Mitis, les Jardins de Métis sont excessivement intéressants pour les ornithologues: plus de 200 espèces y ont été signalées! Incroyable, non ?!
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Le quai de Sainte-Luce est un endroit exceptionnel pour vivre la migration des oiseaux de rivage.
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À la halte marine du Gros-Ruisseau (à l’entrée de Sainte-Flavie, du côté ouest de la 132), des panneaux d’information sur les différents oiseaux de rivage ont été installés. À l’automne, on peut y voir des troupeaux d’oies.
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Le Parc du ruisseau Lebrun est l’habitat d’une centaine d’espèces recensées!
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L’église de La Rédemption est recouverte de stucco, un matériau adhérent sur lequel les hirondelles à front blanc aiment installer leur nid. Ces hirondelles vivent en colonie et ont été identifiées comme ayant une priorité de conservation dans plusieurs régions canadiennes.
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La descente de la rivière Mitis en canot entre Sainte-Angèle et Price permet de voir plusieurs espèces d’oiseaux intéressantes et plus rares dans la région, comme les orioles de Baltimore et les viréos mélodieux, entre autres. Prévoir de 4 à 5 heures!
Quand observer les oiseaux?
On peut pratiquer l’ornithologie à l’année, jour et nuit! Les migrations du printemps et de l’automne restent toutefois les meilleurs moments pour s’y adonner.
Migration du printemps
La palette d’oiseaux présente lors de la migration du printemps est extraordinaire. On voit surtout des passereaux et des insectivores. Pour que ces derniers aient les conditions optimales pour élever leurs oisillons, les insectes doivent déjà être abondants. D’ailleurs, le pic de la migration est au mois de mai. Le COBSL organise habituellement une journée d’observation au belvédère Raoul-Roy, à Saint-Fabien. C’est l’occasion de se faire l’œil sur les oiseaux de proie diurnes, tels l’aigle royal, le pygargue à tête blanche et l’autour des palombes. On peut les voir utiliser les courants aériens pour prendre de l’altitude et traverser l’estuaire d’un trait.
Migration de l’automne
La migration d’automne commence à la mi-juillet et s’étend jusqu’à septembre/octobre. Les insectivores devront retourner vers le sud plus rapidement que les oiseaux qui ont une alimentation plus diversifiée. C’est le moment pour observer les oiseaux de rivage (bécasseaux, pluviers, chevaliers, etc.) en train de s’alimenter sur les battures du Saint-Laurent. À l’automne, on peut être témoin du phénomène de dispersion des oiseaux. Le cardinal rouge, par exemple, ne nichait pas à l’est de Montmagny. Cependant, en 2020, il s’en est vu jusqu’en Gaspésie. Maintenant, cette espèce niche dans plusieurs MRC du Bas-Saint-Laurent. Le coulicou à bec jaune a aussi fait un détour par la région il y a quelques saisons, ce qui est inhabituel. Finalement, entre Sainte-Luce et Sainte-Flavie, c’est l’endroit par excellence pour observer le courlis corlieu qui niche à l’ouest de la baie d’Hudson.
Le club des ornithologues du Bas-Saint-Laurent
L’ornithologie permet de rencontrer des gens de tout âge, de tout horizon, et de partager une passion commune. Qui s’intéresse aux oiseaux? Des garagistes, des photographes, des universitaires, des monsieur et madame Tout-le-Monde. La communauté du COBSL est riche de toutes ces différences!
Le COBSL organise plusieurs activités au courant de l’année. Cependant, certaines sont réservées aux membres, ou bien la priorité leur est donnée. Devenir membre, c’est encourager la conservation des oiseaux et avoir la possibilité de rencontrer d’autres passionnés! Vous pourrez même apporter votre soutien aux différentes actions visant la conservation que pose le COBSL. Saviez-vous que plusieurs nichoirs à hirondelles bicolores et merlebleu de l’est ont été installés dans La Mitis?
Parmi les activités organisées, on compte le T’huit T’huit, un marathon ornithologique de 24 heures durant la migration du printemps. Le COBSL organise aussi différentes excursions dans le Bas-Saint-Laurent, en forêt, sur le fleuve et le long du littoral, mais aussi sur les îles.
Avertissement : si vous vous lancez dans cette activité, votre attention sera sans cesse portée vers les oiseaux qui passeront autour de vous… L’ornithologie vous donnera des ailes!
Pour aller plus loin:
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Vous trouvez un oiseau blessé? Sachez quoi faire!
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Vous êtes un photographe amateur ou professionnel? Participez au concours de photo organisé par QuébecOiseaux.
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Vous aimez voyagez? Réservez un voyage ornithologique.
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Vous êtes un oiseau de nuit? Devenez bénévole pour l’inventaire des hiboux nocturnes d’Oiseaux Canada.