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Métis-sur-mer, la balnéaire

Métis-sur-Mer, avec ses plages rocheuses et ses maisons colorées a vraiment de quoi faire chavirer les cœurs. Ce n’est pas pour rien que la population triple dans la saison chaude avec le retour des résidents d’été!

La création d’un site de villégiature

La Seigneurie Métis a été créée en 1675. John MacNider a acheté la seigneurie en 1807 et il peut être considéré comme le premier seigneur qui a vraiment colonisé le territoire. En 1818, il a facilité l’installation de quarante familles qui venaient de la même région que lui en Écosse. Ils sont arrivés à bord du Rebecca. Une fois sur place, certains ont préféré élire domicile dans les terres, et d’autres ont choisi le littoral.
Les noms des premières familles de Métis-sur-Mer et de Grand-Métis sont bien présents dans les cimetières de l’église Unie et de l’église presbytérienne. La famille Astle est arrivée en 1831. Les 5 hôtels de Métis-sur-Mer lui appartenaient.
John Ferguson a succédé à son père comme seigneur en 1870. Voyant le potentiel de Métis-sur-Mer comme site de villégiature, il a encouragé la construction d’hôtels et de résidences d’été. Il a aussi acheté l’Agency for the New Gulf Port SS Company, l’agence maritime qui desservait différents ports au Bas-Saint-Laurent. Les premiers vacanciers qui venaient des grandes villes pouvaient donc débarquer à la pointe du phare pour passer l’été à Métis. Le transport se faisait par bateau ou par train jusqu’à Rivière-du-Loup puis en calèche jusqu’à Métis. L’Intercolonial est arrivé en 1876 et la nouvelle gare a contribué à rendre Métis accessible.
Le premier habitant d’été de Métis-sur-Mer s’appelait James Adams Matthewson, puis il y a eu Sir William Dawson, le directeur de l’Université McGill. Géologue, il était fasciné par la forme des rochers, par les coquillages et les fossiles qu’il trouvait sur le littoral et sur les falaises de Métis-sur-Mer.
En 1904, Métis-sur-Mer a reçu 15 000 visiteurs, certains venaient d’aussi loin que Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard)! Le krach boursier de 1929 et la crise économique qui a suivi n’ont eu qu’un impact limité sur l’économie de Métis-sur-Mer. Ceux qui n’avaient plus d’argent pour aller à l’étranger se rendaient à Métis pour l’été!

© MRC de La Mitis

Les Boules

La paroisse des Boules a été érigée en 1949, 19 ans après la construction de l’église. La municipalité est née en 1952, par détachement de Saint-Octave-de-Métis et de Baie-des-Sables. En 2002, elle a fusionné avec Métis-sur-Mer. Pourquoi «Les Boules»? C’est la faute des rochers à la forme arrondie dans le fleuve. D’ailleurs, ces rochers sont d’excellents endroits pour observer les oiseaux!
Beaucoup de Boulois trouvaient du travail à Métis-sur-Mer, dans les hôtels ou comme jardiniers pour les résidents d’été. La gare qui a ouvert en 1910 se résumait à une planche de bois. Le train ralentissait pour que le postillon lance le courrier sur la plateforme, mais il ne s’arrêtait pas. En plus du chemin de fer qui fait le lien entre Rivière-du-Loup et Matane, la municipalité des Boules est aussi reliée à Saint-Noël dans La Matapédia par un pont couvert.
En 1960, le Jolly Rogers était le lieu de rendez-vous. On se retrouvait à l’hôtel pour danser sur la musique entraînante jouée par un orchestre. Vous avez bien lu : il y avait un orchestre aux Boules qui animait les soirées à Métis avec de la musique rythmée! L’édifice a été démoli, car les rénovations à faire s’avéraient trop importantes.

Le phare de la Pointe-Mitis

Un premier phare en bois a été construit en 1874 pour éviter les naufrages, fréquents à cause des récifs dangereux et des bancs de brume. Un monument a été érigé au cimetière de la pointe Leggatt de Grand-Métis pour rendre hommage aux victimes des accidents maritimes qui ont eu lieu dans la région. Un nouveau phare en béton armé a remplacé le premier en 1909. Pour visiter le site, il faut se stationner à la jonction de la route du phare et de la route 132 et de marcher une quinzaine de minutes jusqu’au bord de la mer.

© Nadia Tybo

© MRC de La Mitis

Les écoles

Métis-sur-Mer est caractérisée par la présence de deux écoles. L’école francophone des Cheminots de l’Envol est associée au Centre scolaire des Phares. Les classes vont de la prématernelle à la 6e année, il y a même un CPE à même l’école. C’est exceptionnel! Pour l’équipe-école, plus les jeunes sont dehors, mieux c’est. Les élèves suivent leurs cours sur la plage ou dans le bois à l’automne et au printemps. Pour que ses enfants aient accès à cette qualité d’éducation, Simon Brochu et sa conjointe font deux heures de route pour aller travailler. «Ça n’a pas de prix» dit-il.
L’école Metis Beach est la seule école anglophone au Bas-Saint-Laurent. Construite en 1929 et agrandie en 2019, elle reçoit des élèves de Rimouski, de Matane, de Sayabec. Elle assure la scolarisation des élèves de la maternelle au secondaire 5. Le programme éducatif de cette école met l’accent à la fois sur la littératie et la numératie, mais également sur l’implication communautaire.

Un des plus beaux villages du Québec

Métis-sur-Mer fait partie de l’Association des plus beaux villages du Québec. Pas étonnant quand on voit ses maisons anciennes aux volets peints de couleurs vives. Pendant les vacances scolaires, il y a des gens partout dans la rue, sur la plage, dans les commerces. «Vivre à Métis, c’est très, très, très dynamique l’été, et un peu plus tranquille l’hiver» dit Simon Brochu, conseiller municipal. La population triple ou quadruple dans les mois les plus chauds. Sur ce point-là, Métis-sur-Mer ressemble beaucoup à Sainte-Luce.
Métis-sur-Mer est encore un secret bien gardé pour la majorité des touristes qui traversent La Mitis pour se rendre en Gaspésie. La route 132 ne passe pas dans le cœur du village. Pourtant, quelques entreprises de la rue Beach sont des incontournables. L’atelier culinaire Pierre-Olivier Ferry prépare du gelato maison à partir de saveurs locales : mélilot, thé du labrador, rose sauvage, armillaire et plus encore! Il faut y goûter au moins une fois dans sa vie et le déguster dans les rues colorées ou sur la plage de la halte routière. Café sur mer est un des endroits les plus sympathiques pour prendre un bon café et un grilled cheese. Le café vend aussi de l’artisanat produit localement et met plusieurs livres – anglais et français – à la disposition de sa clientèle. Voilà des bonheurs faciles pour les gourmands et les lecteurs!
Les descendants des premiers colons et résidents d’été gravitent encore autour de Métis-sur-Mer. L’explorer une première fois implique nécessairement d’y retourner un jour. Alors, à quand votre première visite?

© Nadia Tybo

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Auteur Christine Bédard

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